L’inexploré : politiser les relations entre vivants pour affronter la crise écologique
Dans son récent ouvrage l’Inexploré (2023), le philosophe Baptiste Morizot nous invite à reconsidérer notre rapport au vivant en osant aller par delà la catégorie de Nature qui fut la manière par laquelle les modernes ont pensé les êtres “non-humains”. Un constant qu’il partage avec Bruno Latour, le naturalisme des modernes est une ontologie incapable de nous orienter à travers nos temps troubles marqués par la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité. Mais a contrario de ce dernier, Morizot juge qu’elle doit faire l’objet d’une critique réflexive à partir d’une reconnaissance des pouvoirs particuliers des vivants comme manière relationnelle d’être. Cette reconnaissance mobilise, en les reconsidérant, les connaissances actuelles en science écologique, mais également les savoirs pratiques de ceux et celles qui ont appris à co-habiter de manière viable entre vivants. Saurons-nous développer un langage, un entendement et une sensibilité pour refaire le monde entre vivants ? L’inexploré de Morizot est une contribution philosophique décisive et importante à cette tâche urgente de l’écologie politique contemporaine.
Baptiste Morizot est philosophe et maître de conférence à l'Université d'Aix-Marseille. Ses recherches portent sur les relations entre l'humain et les autres êtres vivants.
Mercredi 6 décembre de 10h à 12h30
Salle PK-1620 du Pavillon Président-Kennedy de la Faculté des sciences de l'UQAM
Une midi-conférence organisée par l'Institut des Sciences de l'Environnement, et animée par Éric Pineault, directeur du comité scientifique de l'ISE et professeur au département de sociologie de l'UQAM.
